Un film à conquérir !

                                                            

D’abord perplexe à l’idée de voir une énième caricature de Nicolas Sarkozy, je me suis laissée tentée par une bande annonce alléchante et un casting de choix ! Le compte à rebours médiatique faisant son œuvre,  je me suis agréablement prêtée au jeu de l’aguichée impatiente, ayant toujours la crainte de n’être finalement que déçue.

Et bien non, le résultat est à la hauteur de l’ambition de son personnage !

La caricature a laissée place à une performance d’acteurs (tous extraordinaires) et Denis Podalydès (dont je suis fan depuis toujours à la Comédie Française) incarne à la perfection un Sarko omniprésent, nerveux, direct et dont le désir profond ne trouvera son épanchement que dans la satisfaction de la réussite ultime : la présidence de la République.

L’ascension de ce sommet rêvé mais rocailleux filmé par Xavier Durringer, prend des allure de numéro de cirque où les dialogues enlevés et la musique clownesque emmènent le spectateur vers un exercice de trapéziste dans lequel Nicolas Sarkozy se débat plutôt brillamment malgré ceux qui s’évertuent à le faire tomber dans les mailles du filet Clearstream.

La conquête de la gloire va pourtant de paire avec la chute, celle d’un homme amoureux qui pour accéder à son Everest se verra délesté de sa femme. Celui qui gagne, perd aussi : l’ambivalence est intéressante et sert de socle au film dont le but n’est pas de prendre parti mais de montrer un échiquier granguignolesque où  les pions s’animent à l’idée de voir le fou prendre la place du roi !